La place de l’animation dans le documentaire

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La place de l’animation dans le documentaire

L’animation, longtemps associée à des œuvres destinées aux enfants ou à des univers fictifs, a su progressivement s’imposer comme un outil puissant et polyvalent dans l’art documentaire. En intégrant des éléments de motion design et d’animation, les documentaires modernes transcendent les limites du réalisme pour offrir une narration à la fois immersive et décalée.

Cette approche permet d’illustrer des concepts abstraits, de restituer des événements invisibles ou de redonner vie à des récits oubliés. Cet article explore les raisons de l’essor de l’animation dans le documentaire, ses apports narratifs et esthétiques, ainsi que des exemples récents qui illustrent cette évolution.

1. Pourquoi utiliser l’animation dans les documentaires ?

L’intégration de l’animation dans les documentaires répond à plusieurs besoins artistiques et narratifs :

1. Recréer l’invisible ou l’inexistant : Certains sujets, comme des événements historiques ou des expériences psychologiques, ne peuvent être capturés par des images réelles. L’animation permet de reconstruire ces scènes ou de les interpréter visuellement. Elle échappe à toute loi de réalisme ou de physique et peut donc retranscrire un univers abstrait, fantasmé ou rester dans le réel. L’animation peut se passer de paysage, de fond et placer des personnages sur du vide, sur un espace vierge. On place du sens dans la discipline même d’illustrer.

2. Simplifier la complexité : Les données scientifiques, les systèmes politiques ou les théories économiques peuvent être mieux expliqués grâce à des infographies animées qui rendent l’information accessible. De plus en plus de médias, comme Le Monde, transcrivent leurs données, les datas, en animation. Une manière d’être plus concis, plus visuel et plus concret. Ici, à la fois le design clair et l’animation, la mise en mouvement, permettent de donner vie à ces informations et de les rendre dynamiques.

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3. Multiplier les points de vue : L’animation offre une liberté narrative unique, permettant d’adopter des perspectives inhabituelles, comme celles d’objets inanimés, d’animaux, ou encore d’émotions humaines. Ici, on se rapprocherait presque du film d’animation pour jeunesse, mais il faut garder à l’esprit que tout peut porter un sens nouveau. Un documentaire sur la surconsommation ? Pourquoi pas donner une voix à un sachet de chips qui va voyager de poubelle à pavé, puis de mer à plage… Comme dans ce documentaire de Netflix. Ici, les images sont créées par une Intelligence Artificielle, mais le propos reste le même.

4. Stimuler l’imagination et les émotions : En jouant avec les formes, les couleurs et les mouvements, l’animation peut susciter des réactions émotionnelles profondes et marquer durablement le spectateur. L’idée est de donner de la profondeur au propos du documentaire. Son essence même est de laisser une marque chez la personne qui le visionne, de créer des images, des mots, des chiffres inscrits à vie dans la mémoire. Avec un bon design, beaucoup d’émotions peuvent être transmises.

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Les apports narratifs et esthétiques de l’animation

L’animation permet de pallier les absences visuelles ou documentaires. Par exemple, pour évoquer des souvenirs ou des récits impossibles à filmer, elle offre une liberté d’interprétation. Les scènes animées deviennent des ponts entre le réel et l’imagination, permettant d’explorer des territoires narratifs inaccessibles autrement.

Le style visuel choisi pour l’animation peut également refléter le ton du documentaire : minimaliste pour des sujets graves, coloré et dynamique pour des thèmes optimistes, ou encore abstrait pour des explorations conceptuelles. L’animation devient ainsi un vecteur d’identité qui distingue un documentaire des autres formats traditionnels.

Exemples de documentaires récents alliant tournage et animation

1.Flee (2021)

Ce film poignant raconte l’histoire d’un réfugié afghan à travers une combinaison de témoignages audio et d’animation. L’animation est utilisée non seulement pour protéger l’anonymat du protagoniste, mais aussi pour illustrer les traumatismes et les souvenirs fragmentés de son parcours. Les styles graphiques évoluent en fonction des émotions et de la narration, créant une immersion unique.

2. Waltz with Bashir (2008)

Bien que plus ancien, ce documentaire animé reste une référence incontournable. Il explore les souvenirs refoulés d’un soldat israélien ayant participé à la guerre du Liban. L’animation, avec ses teintes sombres et ses mouvements fluides, plonge le spectateur dans une introspection psychologique difficilement réalisable avec des images classiques.

3. La commune (2021)

Ce documentaire reprend les gravures de Raphaël Meyssan, illustrateur, qui a créé le roman graphique « Les damnés de la commune« . Ces planches en noir et blanc sont animées légèrement, grâce à des détails et toute la place est laissée aux illustrations riches. Les voix qui narrent l’histoire sont celles des grands acteurs de notre époque, comme Yolande Moreau et Simon Abkarian.

4. Opération Barbarossa (2024)

Bien que principalement basé sur des images d’archives, ce documentaire de Thomas Sipp retrace l’histoire d’une bataille. L’opération Barbarossa menée par les nazis pour envahir l’Union Soviétique en 1941. De nombreux témoignages, venant des deux côtés, ramènent l’humain au centre de cette guerre et donnent un visage à ces combattants perdus dans une guerre impossible. Les animations, épurées, illustrent magnifiquement ces paroles.

5. Coup 53 (2019)

Ce documentaire sur le coup d’État iranien de 1953 allie interviews, archives et reconstitutions animées pour combler les lacunes historiques. L’animation sert à illustrer des événements non documentés et à transporter le spectateur au cœur de l’action.

Vers une généralisation de l’animation dans le documentaire ?

Avec l’essor des technologies et des logiciels d’animation accessibles, de plus en plus de réalisateurs adoptent ces techniques pour enrichir leurs documentaires. L’animation n’est plus perçue comme une simple « option » mais comme un élément narratif à part entière.

En outre, les plateformes de streaming, avides de contenus originaux et visuellement percutants, encouragent cette tendance en finançant des projets novateurs.

Des infos sur le processus d'animation ?

L’animation a révolutionné le langage du documentaire, lui permettant de s’aventurer au-delà des frontières traditionnelles de la représentation. En combinant le réalisme des prises de vue avec la liberté créative de l’animation, les documentaires contemporains offrent des expériences narratives et visuelles inédites. Que ce soit pour éduquer, émouvoir ou provoquer la réflexion, l’animation s’affirme comme un outil essentiel pour raconter les histoires de notre époque.

Nous sommes un studio marseillais, nous réalisons des identités visuelles, films et motion design

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Quelques mots sur Maud & Romain, les deux fondateurs du studio

Romain est l’illustrateur et animateur du studio. Il est celui qui donne une image à l’idée, qui la met en scène et qui la fait vivre. Maud est la rédactrice et scénariste. Elle est celle qui invente le concept, imagine l’histoire et l’écrit. Lors d’une captation, c’est ensemble qu’ils dirigent la scène.

Lors de la réalisation d’un motion design, c’est en accord qu’ils créent le message. Pour la création d’une identité de marque, les deux profils de conceptrice et de graphiste se rejoignent pour mettre en commun toutes leurs compétences.

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